Renata Souza, députée régionale de gauche
Le jour du rendez-vous a été fixé : un vendredi. La ville ? Teresopolis, à deux heures au nord de Rio. Le lieu ? Pour le savoir, il faudra attendre le dernier moment. Simple mesure de précaution, comme Renata Souza en prend tous les jours. Trop de monde lui veut du mal, un accident est si vite arrivé.
Renata Souza, députée à l’Assemblée régionale de Rio pour le Parti socialisme et liberté. (©Francisco Proner / Agence Vu pour l’Obs)
Elle est le visage de l’espoir et de la violence au Brésil. Issue de la favela de la Maré, au nord de Rio, cette députée à l’Assemblée régionale de Rio pour le Parti socialisme et liberté (PSOL, gauche) est l’une des rares femmes noires dans l’Hémicycle. Voilà pour l’espoir. La violence : Souza s’est lancée en campagne électorale après l’assassinat de son amie Marielle Franco, en 2018, dont elle était la cheffe de cabinet. Les tueurs d’extrême droite l’ont désormais, elle aussi, dans leur viseur.
Ce jour-là, donc, Renata s’est rendue en terrain hostile : Teresopolis, 180 000 habitants, a massivement voté pour Bolsonaro en 2018. Entre deux visites de quartier et une réunion avec les habitants de sept favelas, la députée fait halte dans une décharge. Sous une nuée de vautours, des habitants fouillent les détritus à la recherche d’objets à recycler ou, depuis plus récemment, de nourriture. « On trouve beaucoup de serin
Philippe Boulet-Gercourt (correspondant à New York)
Opera News